lundi 18 juin 2012


"Il évitait de tenir un journal régulier, sauf pour consigner quelques informations brutes. A quoi bon tout transformer immédiatement en langage ? Pourquoi ne pas laisser la réalité reposer là, parmi les milliards de neurones, et voir ce qui pourrait bien en sortir ? Selon lui, le monde était pour l'essentiel indescriptible, et il était seulement capable d'en appréhender quelques parcelles. L'hubris artistique est parfois plus épuisante que le travail lui-même."

Jim Harrison, L'été où il faillit mourir

2 commentaires:

  1. AH, the Big Jim!!!

    « En tant que romancier et poète, j'ai souvent pensé que je transportais avec moi une fenêtre afin de regarder ce que je souhaitais regarder, que ma vocation consistait à devenir cette fenêtre pour proposer une vision peut-être unique et esthétiquement agréable, quelle que soit l'horreur du paysage humain. »( l'été où il faillit mourir)

    Mais aussi:

    « Alors les corbeaux qui volaient au-dessus de lui l'ont sans doute averti, car il s'est dressé sur ses pattes arrière et il a émis un grondement sourd. Je sais que Clare et moi avons pensé la même chose : Est-ce lui ? Est-ce lui? Est-ce Donald qui nous salue, qui nous adresse son ultime adieu? l'ours nous a regardées et Clare a serré ma main. Puis il a franchi la colline en trottinant, ainsi que nous devons tous le faire. »( retour en terre)

    Et encore:

    "Alors je me suis mis à couler, non pas comme un fleuve, mais du moins à la manière d'un modeste affluent qui serait sorti d'une forêt en multipliant courbes et méandres. Ensuite, j'ai mis quelques jours à reconnaître là un état d'effondrement serein."( de marquette à veracruz)

    Et et et...

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  2. Encore et toujours :

    « Il commença tardivement d'accepter la notion de limites. Il avait passé sa vie à dévorer le monde, mais certes pas à apprendre à le recracher, ce qui revient à accepter les limites de son intelligence et de son talent afin de réussir à avoir une vie en dehors de l'écriture. Parfois son sentiment de ses propres limites devenait si évident, si aveuglant, que l'humilité qui s'ensuivait le rendait muet et qu'il trouvait séduisante l'idée de s'occuper d'une station-service dans une modeste bourgade. »
    Jim Harrison, L'été où il faillit mourir

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